La faute de Roy Dupuis - 2010

Luc Mercure, La Faute de Roy Dupuis - roman, Montréal : Leméac éditeur, 2010, 293 p. ; 22 cm.
ISBN : 978-2-7609-3327-9


Aussi disponible au Service québécois du livre adapté (SQLA) sous forme d'enregistrement sonore lu par l'auteur (réservé à l'usage des personnes ayant une déficience perceptuelle), en braille abrégé complet (Institut Nazareth et Louis Braille) ainsi que sous forme de ressource électronique à la BANQ





 


Extrait

Quand les gendarmes français ont retrouvé Louis, mon frère n'avait plus tout à fait l'air d'un être humain.
      Il n'avait pas mangé depuis trois jours. Il n'avait survécu qu'en buvant de l'eau. Il était malgré tout déshydraté, malgré aussi la fraîcheur de la cave dans laquelle on l'a retrouvé.
      C'est chaud la Drôme, en plein été.
      Les gendarmes ont trouvé Hans Peter Hammel mort, à quelques mètres de Louis. Le médecin légiste a estimé que la mort de Hans Peter Hammel avait eu lieu trois jours avant qu'on ne découvre son corps.
       C'est le facteur qui a alerté les gendarmes. Lorsqu'il a livré le courrier, il a entendu une sorte de plainte qui s'échappait du soupirail de la maison de Hans Peter Hammel « Ça ressemblait davantage au cri d'un animal qu'à celui d'un être humain » leur a-t-il dit.




Quatrième de couverture

Un spécialiste québécois de la vente sur Internet d'objets de collection se rapportant à Roy Dupuis est retrouvé, trois ans après sa disparition, dans une cage au sous-sol d'un mas de la Drôme, inanimé, mourant de faim. À deux pas de la cage, son geôlier, décédé d'une crise cardiaque, tient un revolver dans sa main. Rapatrié, hospitalisé et atteint de mutisme, Louis n'offre, comme piste à suivre, qu'un long texte inachevé écrit de sa main et retrouvé sous le plancher de sa cage. Que s'est-il passé?

La faute de Roy Dupuis est une fresque peinte en trompe l'œil, intrigante, passionnante. Une sorte de jeu de piste qui nous fait voyager de Montréal à l'Australie, de Singapour à Baden-Baden à travers une succession de personnages qui, sans les caprices du hasard, n'auraient jamais dû se rencontrer. Et pourtant, ils sont tous liés, à la vie, à la mort


Critiques

Luc Mercure orchestre cette enquête avec un sens certain du suspense. Ballotté entre plusieurs narrateurs, plusieurs continents, le lecteur s'amuse à démêler les fils d'une histoire touffue.
La polyphonie des narrateurs et les changements de décor dans La faute de Roy Dupuis ne sont pas sans rappeler le théâtre de Robert Lepage. Les tableaux se succèdent et tiennent le lecteur en haleine.
(…) un roman ambitieux et atypique.

         Annabelle Nicoud, « La faute de Roy Dupuis: fou à enfermer », La Presse, 27 août 2010

(…) l’enquête n’est plus qu’un prétexte à perdre le lecteur, qui s’amuse (ou renonce) à démêler le vrai du faux, la fantaisie du véridique. Luc Mercure trousse ce récit atypique avec une certaine maestria.


        Jean-Baptiste Barraud, « Gang de fous », 24 heures Montréal, 17 septembre 2010


Tout le long, nous sommes tenus en haleine par ce mystère macabre. (…) C'est plein d'interrogations que l'on rentre dans ce roman et on en sort avec quasiment autant d'incertitudes. Une narration partagée entre les différents protagonistes où l'on se demande qui est le plus fou et le plus machiavélique. Absolument déroutant!

        Tania Massault, « Nos libraires s'emballent », librairie Pantoute

Le titre: intriguant, étonnant. Le roman: parfaitement déroutant.(...) un roman en trois parties dont la seconde, une longue missive retrouvée dans la cage, impose un rythme qui contraste parfaitement avec les deux autres, lesquelles relatent l'enquête de la sœur du disparu.(...) Une curiosité à découvrir!

        Pénélope Jolicoeur, « Le libraire craque », Le Libraire, décembre 2010 - janvier 2011

Un suspense qui maintient son rythme du début à la fin et soulève parfois autant de questions qu'il donne de réponses.

        Benoît Migneault, Fugues, décembre 2010

Cette année exceptionnellement, ce n'est pas Dany Laferrière qui nous a offert le titre de roman le plus original, non, la palme va plutôt à Luc Mercure pour La Faute de Roy Dupuis. (...)
Le manuscrit se fait le miroir de la psyché déroutante du narrateur, par lequel les personnages se dédoublent et les situations se répondent. Comme l'art, il "n'est pas une reproduction, mais une représentation du monde, et il joue nécessairement, même lorsqu'il emprunte les artifices de l'authenticité, sur l'illusion." Et la reine des illusions, en l'occurrence, est celle qui consiste à se croire sain d'esprit alors qu'en chaque être humain se trouve une faille plus ou moins béante. Rien ni personne n'est, à proprement parler, normal. "Les vies les plus banales sont faites d'une multitude d'événements exceptionnels: tout dépend de la façon dont on les raconte - on pourrait faire de ma vie le roman le plus abracadabrant." Peut-être même un peu trop abracadabrant, avec ces pistes en tous sens et ces destins tirés par les cheveux. Mais somme toute, une lecture aussi originale que le titre le laisse croire.

             Candide Proulx, Voir, 16 décembre 2010

La critique complète de Candide Proulx:  

Jonglant avec le vrai et le faux (le faux-vrai et le faux-faux, faudrait-il dire), Luc Mercure invente la trajectoire d'un ancien pianiste reconverti en marchand d'articles de collection liés à Roy Dupuis (...) Et sous le drame, heureusement, l'humour n'est pas absent (...) Une sinueuse histoire de folie et de passion, en somme, doublée du récit d'une enquête qui soulève beaucoup plus de questions qu'elle ne propose de réponses. Une histoire traversée d'amours mortes et d'amours impossibles: "La passion, c'est une façon de quérir un peu d'absolu; la folie, c'est le dérèglement de la quête d'absolu." (...) La Faute de Roy Dupuis nous entraîne dans la déroutante descente aux enfers d'un marchand d'illusions qui s'est brûlé à son propre jeu.

           Christian Desmeules, Le Devoir, 18 décembre 2010

Roman original, La faute de Roy Dupuis pousse parfois l'intrigue aux limites de la crédibilité.

            Les suggestions lecture de RG, février 2011


Roman qui a quelque chose de l'enquête, La Faute de Roy Dupuis se veut un jeu de piste, voire un casse-tête dont on a perdu la boîte, ce qui donne lieu à des morceaux ajoutés peu à peu sans idée de ce à quoi l'image finale va (ou devra) ressembler. Le résultat est un roman touffu à l'imagination débridée mené comme une course à obstacle de main de maître par Luc Mercure, malgré quelques longueurs çà et là qu'on ne lui reprochera pas tant le roman est construit et cousu solidement.

             Lali, http://lalitoutsimplement.com/la-faute-de-roy-dupuis/, 21 octobre 2011