Le goût du Goncourt - 2018


Luc Mercure, Le goût du Goncourt - vraie fiction, Montréal: Québec Amérique, collection Littérature d'Amérique, 2018, 166 pages

ISBN : 978-2-7644-3638-7 (version imprimée)
ISBN : 978-2-7644-3639-4 (PDF)
ISBN : 978-2-7644-3640-0 (ePub)
ISBN : 978-2-9250-8330-6 (version audio lue par l'auteur, MP3, Vues & Voix, 2021)








Extrait


Tout commence le 24 décembre 1980. Ma mère m'offre ce soir-là Le jardin d'acclimatation, un livre d'un auteur dont le nom ne me dit rien. Voyant mon regard perplexe, elle me précise qu'Yves Navarre vient de recevoir le Goncourt pour ce roman dont le sujet me revient en mémoire: ah oui, c'est l'histoire d'un jeune homme auquel son père a fait subir une lobotomie parce qu'il était homosexuel. Je comprends instantanément le sens de ce cadeau: ma mère me signifie que mon orientation sexuelle, dont je l'ai informée peu de temps auparavant, ne l'affecte pas. Au contraire, elle m'encourage à l'assumer pleinement, comme cet auteur qui en a fait le sujet de ce roman (de tous les romans qu'il a écrits jusqu'alors, découvrirai-je par la suite: on lui reprochera longtemps, d'ailleurs, d'être l'écrivain d'un seul thème), me montrant ainsi qu'homosexualité et accomplissement de soi ne sont nullement incompatibles.



Quatrième de couverture


Je ne suis pas dupe: relater des événements qui se sont déroulés trente-quatre ans plus tôt constituera inévitablement une expérience de fiction. Mais comme je raconterai des choses que je sais déjà, ça ne risquera pas de me plonger dans les angoisses et les déchirements de mes deux livres précédents. J'entame donc la rédaction de ce récit. Je comprends rapidement ma méprise: ces quelques jours, que j'ai traversés avec la force et l'innocence de mes dix-neuf ans, ont non seulement imprégné profondément ma psyché: peut-être ont-ils constitué l'événement le plus important de ma vie. Pas le plus spectaculaire, mais sûrement l'un des plus déterminants.

Même quand il me prend l'envie de raconter des choses légères, je n'y arrive pas. C'est foutu.

À dix-neuf ans, Luc Mercure va à la rencontre d'Yves Navarre, son idole, lauréat du Goncourt. Rien ne se déroulera comme il l'avait imaginé.



Palmarès

Les (douze) incontournables de l'année 2018 de Simon Boulerice:
https://www.leslibraires.ca/thematique/les-incontournables-2018-de-simon-boulerice-2083/

Les (onze) incontournables de l'année 2018 de René Paquin:
https://www.leslibraires.ca/thematique/les-incontournables-2018-de-rene-paquin-2081/

Les (quinze) choix de Billy Robinson pour 2018:
https://www.leslibraires.ca/thematique/les-choix-de-notre-libraire-billy-2096/



Critiques


Ce livre, relatant la rencontre de Luc Mercure et de l'écrivain (goncourisé) Yves Navarre en 1982, est une merveille. À mon sens, le meilleur de Luc Mercure. On a juste envie de le serrer dans nos bras, d'une part, mais surtout de célébrer son talent d'écrivain. Son écriture - pas tout à fait blanche - frôle souvent le dépouillement et la sincérité d'une Annie Ernaux, mais en embrassant le désarroi d'une Violette Leduc. Sans surprise, son projet de vraie fiction résonne puissamment en moi.

Simon Boulerice, Facebook, 17 août 2018




Fascinant récit d'une improbable rencontre qui n'aurait jamais dû se produire.  

Patrick Brunette, dans le cadre d'une entrevue accordée à Fugues, intitulée "Je me souviens" septembre 2018 (29 août 2018 dans l'édition Web)
http://www.fugues.com/252202-article-je-me-souviens.html




Un récit touchant qui porte à réfléchir

Le coup de cœur de Léa Papineau Robichaud, 24 heures/Le Journal de Montréal, 31 août/4 septembre 2018.
https://www.journaldemontreal.com/2018/08/31/je-sors-je-reste




Un récit-fiction superbe et incontournable.
Le meilleur roman de Luc Mercure! Complètement sous le charme de la plume vive et sensible. Un récit-fictif superbe, touchant et surtout un incontournable dans le genre, sur une rencontre avec une icone et une inspiration pour le jeune auteur en devenir qu'il était. Bravo !!

La libraire de Verdun, Les libraires craquent, Leslibraires.ca.
https://www.leslibraires.ca/livres/le-gout-du-goncourt-luc-mercure-9782764436387.html




C'est surtout un livre sur le métier d'écrivain (...) Ça devrait être une inspiration pour les jeunes auteurs en devenir.

Billy Robinson, à l'émission le Cochaux show, 28 septembre 2018
https://soundcloud.com/rene_cochaux/billy-robinson-parle-du-roman-le-gout-du-Goncourt



 
This year, the book I would like to have published was Le goût du Goncourt by Luc Mercure, published by Québec Amérique. It’s a piece of autofiction in which he relates his fascination for the French author Yves Navarre. He also recounts a disappointing meeting between the two of them when he was 20 years old. It’s interspersed with Luc Mercure looking back on what he was up to, on what drove him, when he was that same young man. It’s everything I enjoy about intimate fiction.
 
Éric Simard, éditeur de Hamac, à qui l'on demandait: Which book (from Quebec) from another publisher did you wish you’d published yourself?
http://quebecreads.com/2018frx



"(...) l'entreprise de l'auteur n'est pas de démolir Navarre mais participe plutôt de la nécessité de raconter. (...) En plus de raconter les faits le plus honnêtement possible, Mercure a eu l'excellente idée d'entrecouper son récit avec le regard qu'il porte aujourd'hui sur cet épisode et sur le jeune homme qu'il était alors. Ce judicieux choix narratif apporte de la profondeur, de la nuance et une grande force au texte. (...) Oui, c'est vrai que c'est puissant le rapport aux mots des autres. C'en est un très étroit que m'a fait vivre Luc Mercure dans Le goût du Goncourt. Il m'a ramené là où je ne pensais pas revenir, du moins pas de cette manière, et je l'en remercie."

Éric Simard, revue Les libraires, février-mars 2019.
https://revue.leslibraires.ca/articles/litterature-etrangere/yves-navarre-un-goncourt-oublie




Luc Mercure, aujourd'hui écrivain pas assez célébré, et reconnu avec beaucoup trop de retenue, raconte ici sa rencontre partiellement planifiée avec l'écrivain Yves Navarre (...) L'histoire en tant que telle ne serait pas aussi passionnante si elle n'était pas parsemée des réflexions de l'écrivain que Mercure est devenu depuis (devrait-on dire malgré!) (...) Luc Mercure a réussi à rendre cette "vraie fiction" passionnante et essentielle. Un roman initiatique, un passage de l'adolescence à l'âge adulte certes brutal qui narre le désastre annoncé d'un rêve de jeunesse (...) une œuvre admirable de sensibilité, une littérature douce et cruelle à la fois, essentielle aux yeux de nombreux lecteurs et lectrices dont je suis.

Normand Babin
https://neomemoire.com/2019/02/12/le-gout-du-goncourt-de-luc-mercure/




Le goût du Goncourt pose des questions essentielles sur l'amour, le désir, l'admiration et bien plus encore, de sorte que toute personne qui a déjà eu un faible pour un artiste saura se reconnaître dans ces écrits (...) Ce livre fait réfléchir, en nous transportant dans les reliefs de la Provence, en plein été.

Camille Deslauriers Ménard, Les Méconnus.
https://lesmeconnus.net/gout-goncourt-de-luc-mercure-recit-dune-desillusion/



(..) Je ne connaissais rien de l’œuvre de Luc Mercure avant de lire « Le goût du Goncourt ». (,,,) Je n’ai pas été déçu, tout au contraire. Comme moi, Luc Mercure a lu tous les romans de Navarre ( ou presque) et comme moi il en a été marqué. Nous sommes de la même génération, celle où les jeunes homosexuels que nous étions avaient besoin de se retrouver dans les livres. L’attribution du Goncourt à Yves Navarre nous a ouvert une porte et nous nous y sommes engouffrés. Il a été pour moi la clef qui m’a mené à d’autres auteurs contemporains: Hockengheim, Fernandez, Bory, Duvert, Renaud Camus... Mais, au contraire de Luc Mercure, je n’ai pas rencontré Yves Navarre et j’ai encore moins été inviter à partager son lit. Dois-je le regretter? Pas sûr en lisant Mercure. En un peu plus de 160 pages, il nous parle de cette rencontre, de l’influence de Navarre, des contradictions de cet homme. Surtout, il parvient à nous faire comprendre les blessures de cet homme, qui s’est toujours senti incompris, ce qui l’a empêché de vivre pleinement. Lire ce livre est un régal. La langue est simple et belle, elle coule merveilleusement. Chaque mot est choisi avec soin, aussi bien quand l’auteur nous parle de cette rencontre que quand il l’analyse avec le recul qu’il a aujourd’hui. Il faut lire ce livre.

Fabrice Schneider, Instagram, février 2019



Luc Mercure propose, avec Le goût du Goncourt, une œuvre poignante (...) Ce dernier texte de Luc Mercure (...) laisse un souvenir prégnant chez le lecteur en raison de ses multiples variations sur l'intime et le dévoilement.
L'un des mérites du dernier livre de Luc Mercure - et c'est loin d'être le seul - est certainement de réactualiser cette figure d'écrivain" (en faisant allusion à Yves Navarre).
Une intrigue simple, donc, mais bien ficelée et menée de main de maître. Surtout, la structure qui la sous-tend est d'une grande complexité et ingéniosité.
C'est là tout le magnifique projet de Luc Mercure: revisiter un passé douloureux pour en extraire une fiction authentique (...)


Nicholas Giguère, Lettres québécoises, mars 2019
https://lettresquebecoises.qc.ca/fr/article-de-la-revue/ecrire-vrai


Tout cela se déroule dans un contexte des plus fascinants (,,,) En plus d'être touchant, ce texte montre de façon exemplaire à quel point la réalité peut dépasser la fiction.

Suggestion de lecture de Mireille Véronneau, département de français, Collège André-Laurendeau, 9 septembre 2019.