Port de mer - 2014





Luc Mercure, Port de mer - novella, Montréal: Québec-Amérique, collection Littérature d'Amérique, 2014, 102 pages.

ISBN : 978-2-7644-2771-2 (version imprimée)
ISBN : 978-2-7644-2772-9 (PDF)
ISBN : 978-2-7644-2773-6 (ePub)
ISBN : 978-2-9250-8335-5 (version audio lue par l'auteur, MP3, Vues & Voix, 2021)

 
 
 







Extrait



— J'ai hâte de te péter la gueule.
 
Le taxi filait sur le pont Jacques-Cartier en direction de Longueuil. La Grande Roue de La Ronde dessinait à travers la fenêtre sale une silhouette vague dans la nuit de mai toute noire hormis les lumières du pont. Il avait parlé à voix basse mais je m'inquiétais quand même de savoir si le chauffeur avait pu l'entendre.
 
Il devait avoir un peu plus de quarante ans. Ses cheveux lui faisaient une sorte de tonsure sa moustache descendait de chaque côté de ses lèvres comme si quelque chose s'écoulait de sa bouche qu'il n'arrivait pas à contenir. Peut-être trente-sept ou trente-huit ans je ne sais pas en tout cas il était nettement plus vieux que moi plus grand et costaud aussi mais pas tant que ça.
 



 
Quatrième de couverture


On s'en allait chez lui pour qu'il me pète la gueule. Au pire je m'en tirerais avec quelques instants pénibles ça m'était déjà arrivé. C'était peut-être comme ça qu'on devenait un homme.

Mai 1983. Un jeune étudiant en littérature se fait agresser par un homme qu'il a suivi au Port de mer, une tour d'habitation située près du métro Longueuil. Il n'en parlera à personne. Pendant les mois qui suivront, aucun de ses proches ne saisira la détresse insidieuse qui l'amènera au bord de l'abîme.

Dans une langue crue d'une rare efficacité, ce récit haletant et sans concession témoigne de la dureté d'un monde où les souffrances les plus complexes, lorsqu'elles ne sont ni avouées ni perçues, trouvent difficilement le chemin de la guérison.  


Critiques



À ne surtout pas manquer

Samuel Larochelle, Le Huffington Post Québec, 7 août 2014




Un roman dur à l’écriture nerveuse, terriblement efficace, qui nous fait partager un désespoir entrelacé d’une soif absolue de bonheur. Le sujet peut sembler cafardeux, mais le récit de Luc Mercure ne sombre cependant jamais dans les clichés ou une lourdeur glauque qu’il aurait été facile d’emprunter. De fait, je l’ai dévoré en quelques heures à peine en demeurant constamment suspendu au destin de ce héros improbable. Une très belle découverte!

Benoît Migneault, Fugues, octobre 2014
: http://www.fugues.com/240759-article-port-de-mer.html




(...) Port de mer, véritable coup de poing littéraire, signé Luc Mercure. Les premières pages de ce court roman frappent fort.

Patrick Brunette, dans le cadre d'une entrevue accordée au magazine Fugues, édition d'octobre 2014. http://www.fugues.com/240726-7247-7252-article-arrive-a-bon-port.html




Saisissante, déconcertante et crue. Ces mots caractérisent bien Port de mer (...) le lecteur découvre dès les premiers mots qu’il ne sert à rien de s’aveugler devant les pires zones humaines, il faut se laisser entraîner, sans quoi il vaut mieux ne pas lire. Et ce serait plus que dommage, car le style autant que l’histoire renverse.
(...) Dans Port de mer, le lecteur n’a presque pas le temps de respirer, puisque le désir de tourner les pages ne s’estompe jamais.
On apprécie la contemporanéité littéraire avec une narration à la première personne du singulier, l’absence de virgules qui amplifie l’accumulation d’émotions et désensibilise habilement le lecteur afin de le garder dans cette réalité fictionnelle. Et contrairement à certains auteurs qui forcent les lecteurs à ingurgiter de la violence et des événements que l’on pourrait qualifier de trash pour en mettre plein la vue, ici, les scènes difficiles sont justifiées. Elles sont en fait la suite logique de l’événement déclencheur du récit.
(...) Cette novella révèle que de la littérature comme celle-là, on en souhaite plus souvent.

David Bigonnesse, La Bible urbaine, 4 octobre 2014
 http://www.labibleurbaine.com/litterature/port-de-mer-de-luc-mercure/


J

 
(...) J'ai été agréablement surpris par l'écriture de Luc Mercure (...) il y a dans ce texte-là de superbes moments où on parle de littérature (...) ça frappe le lecteur de plein fouet, c'est vraiment bien construit, c'est bien fait, la chute est géniale (...) ça se lit d'un trait (...) une belle découverte.
 
Jeremy Laniel en entrevue à Catherine et Laurent, MA.TV, 22 octobre 2014
http://matv.ca/montreal/mes-emissions/catherine-et-laurent/videos/3853724349001




J'ai trouvé que la forme rendait vraiment service au propos (...) c'est très troublant

Ogden Ridjanovic

Un roman dont on nous a beaucoup parlé dans notre entourage. Simon Boulerice nous a écrit pour nous dire: Il faut absolument que vous parliez de ce roman-là, Élise Turcotte a écrit sur Facebook qu'elle avait fait une lecture très intéressante (...) C'est percutant (...) La fin est très marquante (...) c'est très intriguant.

Marie-Louise Arsenault

On ne veut pas la dévoiler mais la fin est vraiment bonne, c'est un trouble, tu fermes le livre et tu dis mon Dieu oufff.

JiCi Lauzon

Commentaires de Ogden Ridjanovic, Marie-Louise Arsenault et JiCi Lauzon à l'émission Plus on est de fous, plus on lit sur Ici Radio-Canada Première, le 3 novembre 2014
Pour lire un compte-rendu de la discussion - à laquelle participe aussi Émilie Dubreuil - et pour écouter la discussion au complet:
http://ici.radio-canada.ca/emissions/plus_on_est_de_fous_plus_on_lit/2012-2013/chronique.asp?idChronique=354028
  


Un roman dérangeant, qui n'a pas peur des mots (...) Ce qui frappe, en premier, c'est le souffle du roman. Tout de suite, on est emporté par un tourbillon de pensées qui se déroulent sans prendre de pauses, sans nous permettre de respirer. Le style, souvent cru, nous fait lire chaque phrase en apnée, ce qui reflète parfaitement l'impuissance et l'état d'âme du narrateur (...) C'est un texte fort, percutant, qui ne tombe jamais dans le misérabilisme ou le sensationnalisme (...) Je ne me suis pas sentie voyeuse mais emportée par ces mots, ces sentiments, cette impuissance qui prend au cœur (...) À lire, assurément. Idéalement d'une traite. Ça vaut le coup!

(20 novembre 2014):
http://moncoinlecture.com/2014/11/port-mer-luc-mercure/



Port de mer, c'est un livre très court, mais très dense. Écrit sans virgules, les phrases imposent une urgence de lire sans s'arrêter. (...)  C'est un très beau roman sur le mal de vivre (...)

(12 décembre 2014):
http://booki-net.blogspot.ca/2014/12/port-de-mer-luc-mercure.html



Ce roman est une véritable claque au visage! (...) l'auteur propose un court roman (novella) dont la lecture saura garder en haleine et surprendre le lecteur. (...) Un  excellent roman par Luc Mercure.

Billy Robinson, Sortie, volume 8, no 5, décembre 2014.
 (p.14):  http://arcencielquebec.ca/wp-content/uploads/2014/06/sortie_1214.pdf



Pas de faux-fuyants, aucun ménagement dans Port de mer. C’est frontal. Saisissant. Éprouvant. (...)

Par-dessus tout, ce qui nous tient de bout en bout dans Port de mer, c’est le rythme adopté. Un rythme imposé par l’absence de ponctuation à l’intérieur de chaque phrase : pas de virgule pour reprendre son souffle. Et, plus on avance, des phrases de plus en plus longues.
 
Comme s’il y avait urgence de tout déballer enfin sans vraiment prendre le temps de respirer. Question de ne pas changer d’idée en cours de route, d’aller jusqu’au bout, coûte que coûte, de tout dire, sans fard, une fois pour toutes.

Ce texte nous tient du début à la fin. L’ouverture en soi est remarquable de justesse dans l’effroi, dans l’inadmissible violence qui nous est rendue. La fin, quant à elle, culmine en un mal-être qui trouve, sinon un apaisement, du moins une petite porte de sortie vers ce qui pourrait s’avérer une nouvelle vie, comme on dit un nouveau départ.
 
Et si, entre les deux, entre le début et la fin du récit, le no man’s land dans lequel est plongé le narrateur semble parfois s’enliser dans la fadeur, nous ne sommes pas dupes de ce qui se joue derrière. Luc a beau chercher, par la distance qu’il met entre le monde et lui, à camoufler la souffrance qu’il ressent, elle ne peut faire autrement, ligne après ligne, que de nous sauter à la gorge.

Danielle Laurin, Le Devoir, 20 décembre 2014
 http://www.ledevoir.com/culture/livres/427148/comment-devenir-un-homme-et-a-quel-prix



Les mots sont crus, le propos est dur, la découverte de cette réalité m'a heurté, touché. L'auteur écrit bien car son histoire n'est pas facile et aurait pu facilement devenir quelque chose d'imbuvable. Ce n'est pas le cas. J'ai envie de relire d'autres titres de Luc Mercure parce qu'il a une façon de nous amener à le suivre, même quand son sujet est poignant et dur.


http://chezgab.canalblog.com/archives/2015/04/07/31850845.html


J’ai aimé la profondeur des mots et j’ai longuement pensé au personnage après ma lecture

Karine Caron-Benoît
http://folieurbaine.com/2018/05/08/lectures-bien-a-lame/